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Architecture

L’alternance des saisons très marquée sur le Larzac méridional a conditionné une architecture particulière où l’emplacement des constructions détermine le type des bâtiments.

Dans les gorges
Dans les gorges, le climat plus doux permet des cultures de type méditerranéen. On y retrouve aussi bien l’olivier ou la vigne que des plantes sauvages qui ne poussent pas sur le plateau. Qui plus est, la rivière apporte à certains endroits des alluvions fertiles qui permettent un jardinage impossible sur le calcaire dénudé des Causses. Voilà pourquoi les premiers habitants, après avoir défriché les forêts sur les hauteurs du plateau se sont tournés vers les gorges pour s’y établir.

Le hameau de Navacelles est ainsi typiquement un hameau de fond de vallée caractérisé par des maisons tout en hauteur et bâties sur le roc.
Deux explications à ce phénomène : D’une part le rocher sous-jacent constitue une bonne assise à une époque où on construisait sans fondations. D’autre part, l’étroitesse de la vallée a naturellement conduit les habitants à économiser au maximum les terres cultivables en construisant là où toute culture était impossible.

Cette grande valeur des terres cultivables est aussi bien illustrée dans le morcellement des parcelles, ces jardins étroits si caractéristiques des rives de la Vis, que dans les terrasses qui agrémentent les pentes des gorges : ici l’homme a su tirer parti des eaux de ruissellement qu’il cherche à retenir pour cultiver sur les sols pentus et caillouteux, mais à la fois exposés au soleil et abrités du vent.

Sur le Causse
Alors que l’habitat groupé est typique des dépressions et des points d’eau, l’habitat dispersé prédomine sur la lande. Les fermes sont construites à la jonction des terres labourables (les « sotchs ») et des parcours à moutons. Des bergeries isolées ou jaça où le berger faisait « cabane » pour fabriquer son fromage étaient construites pour les périodes de transhumances.

Petites fenêtres, façades orientées au sud, murs épais… sont autant de caractéristiques de l’habitat dans les zones au climat rude. Les hivers sont effectivement froids et ventés sur le plateau (0° -10 °C).
L’activité principale étant le pastoralisme, les habitations sont bâties autour d’un élément central : la bergerie. Cette dernière est toujours voûtée et constitue souvent le rez-de-chaussée, l’accès aux habitations se faisant par un escalier de pierres qui mène à la salle commune. Les récoltes sont entreposées dans les combles et on aperçoit souvent en façade l’accès à une grange à foin.

La disponibilité des matériaux oriente les constructions : le calcaire abondant et facilement transformable fourni l’essentiel de la matière première. Dans ces conditions, inutile d’être économe les murs font entre 60 et 120 cm d’épaisseur et procurent une bonne isolation thermique. Le bois étant devenu rare du fait des défrichements massif du Néolithique, les voûtes remplacent souvent les charpentes. Plus solides, elle supportent mieux le poids de la couverture
réalisée traditionnellement en lauzes (la tuile plus facile à poser à peu à peu remplacé la lauze). Elles offrirent de surcroît l’avantage de mieux résister aux incendies.
La citerne où est stockée l’eau de pluie est un autre élément important. Sur le causse, il n’y a pas de sources et les puits sont rares.

Murailhu, clapas et Cairn
De nombreux murets (murailhus) sillonnent les étendues de pâturage. Comme en Irlande où ils sont célèbres, leur rôle est double. Ils permettent de stocker les pierres extraites des champs pour favoriser les herbages et abriter du vent la strate herbacée et délimitent les parcelles (pour protéger les récoltes des troupeaux).

Les Clapas sont également des vestiges de cette activité d’épierrement. Ce sont simplement des tas plus ou moins bâtis épars au milieu des parcelles. Les pierres étant partout abondantes et indésirables, il n’est pas surprenant qu’elles aient de multiples fonctions.

Les Cairns sont des bornes à caractère « foncier », ces tas de pierres marquent les limites de propriété ou d’usage. Les Casèla sont de petits abris de pierres sèches, parfois intégrés aux murets ou aux clapas.

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